lundi 21 mai 2012

Conservation: du soufre et du fer dans les épaves

Des composés de soufre et de fer ont été trouvés dans des épaves provenant de la mer Baltique et du large de la côte ouest de la Suède.

Le Vasa, un navire de guerre suédois construit en 1626-1628. 
Le bateau coula après avoir navigué moins d'un mile nautique lors de son voyage inaugural le 10 août 1628 (Javier Kohen)

Cette étude, parue dans le Journal of Archaeological Science, est le fait de scientifiques de l'Université de Göteborg et de l'Université de Stockholm.

Il y a quelques années les scientifiques ont constaté de grandes quantités de composés de soufre et de fer dans le Vasa, navire de guerre récupéré et datant du 17ème siècle (Voir à se sujet l'article: De la teneur en soufre des épaves archéologiques marines...). Ces composés proviennent du développement de l'acide sulfurique et de précipités de sel acides sur la surface de la coque et différents objets en bois.


D'autres bateaux sont également touchés.

Des composés soufrés similaires ont été découverts également dans d'autres épaves provenant à la fois de la mer Baltique mais aussi du large de la côte ouest de la Suède. Sont concernés d'autres navires de guerre du 17ème siècle comme le Kronan, le Riksnyckeln, le Stora Sofia, le navire marchand de Göteborg du 17e siècle connu sous le nom de l'épave Göta, et le bateau viking mis au jour à Skuldelev au Danemark.

"Il s'agit du résultat de processus biologiques naturels et chimiques qui se produisent dans des eaux et sédiments à faible teneur en oxygène", explique Yvonne Fors, du Département de Conservation de l'Université de Göteborg.


L'action préventive est possible

Outre le Vasa, des problèmes similaires ont déjà été rapportés pour le vaisseau amiral d'Henry VIII au Royaume-Uni, le Mary Rose, qui a coulé au large de Portsmouth en 1545, et le vaisseau hollandais Batavia en Australie, qui a été perdu en 1629, un an après le Vasa.
"Notre travail sur le Vasa et le Mary Rose nous a donné un bon aperçu de ces problèmes" explique Yvonne Fors, "avec les bonnes actions, comme les nouvelles procédures de préservation, nous serons plus aptes à prévenir ces problèmes touchant les épaves".


Le sulfure d'hydrogène toxique réagit avec le bois.

Même en eaux à faible teneur en oxygène, les bactéries peuvent dégrader les matières organiques, y compris les cellules de bois dans la coque d'un navire. Les sulfates qui se produisent naturellement dans l'eau sont transformés par des bactéries en sulfure d'hydrogène toxique, qui réagit avec le bois. En présence d'ions de fer, les composés de soufre et de fer se forment ce qui s'oxyde facilement dans l'environnement humide d'un musée une fois que le bateau a été récupéré.

"Pour quelques-unes des épaves, tels que le Skuldelev Viking et l'épave Göta, le traitement de conservation est déjà fini", explique Fors. Il s'agit alors de garder un oeil sur l'évolution chimique, qui peut exiger des ressources supplémentaires.
Bon nombre des analyses chimiques dans l'étude ont été effectuées dans les installations d'irradiation de pointe au SSRL (Stanford Synchrotron Radiation Lightsource) à Stanford aux Etats-Unis et à l'ESRF (European Synchrotron Radiation Facility) en France.


Source:
Université de Göteborg: "Sulphur and iron compounds common in old shipwrecks"

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