lundi 31 mars 2014

LE pXRF: Un nouvel outil pour connaitre la source des obsidiennes en moins de 10 secondes


Des chercheurs de l'Université de Sheffield ont développé une méthode pour déterminer la provenance des objets en obsidienne.
Cette méthode prend seulement 10 secondes, ce qui est des dizaines de fois plus rapide que les méthodes actuelles, de plus, avec un instrument portable qui peut être utilisé lors des fouilles archéologiques.


L'obsidienne, un verre naturel volcanique, est lisse, dur, et bien plus aiguisé qu'un scalpel lorsqu'il est fracturé. Ces propriétés en ont fait une matière première hautement intéressante pour l'artisanat des outils de pierre dans la quasi-totalité de l'histoire humaine.

Les premiers outils en obsidienne, trouvés en Afrique de l'Est, sont vieux de près de deux millions d'années, et des scalpels en obsidienne sont encore utilisés aujourd'hui dans les procédures médicales spécialisées.

La chimie de l'obsidienne varie de volcan à volcan, et les empreintes chimiques permettent aux chercheurs de faire correspondre un artéfact en obsidienne à l'origine volcanique de sa matière première.

Les tests chimiques impliquent souvent des laboratoires d'analyse dédiés et prennent des mois ou des années après qu'un site archéologique ait été fouillé.

Le Dr Ellery Frahm utlisant un pXRF

Le nouveau procédé utilise une technique d'analyse appelée fluorescence à rayons X portable (pXRF): il prend la forme d'un instrument portable de la taille, la forme et le poids d'une perceuse sans fil.

Cette portabilité permet aux archéologues de déterminer les origines d'outils de pierre sur le terrain plutôt que d'avoir à envoyer des objets à un laboratoire éloigné.

La nouvelle méthode, qui permet d'économiser du temps et de l'argent, sera d'abord utilisée pour étudier des outils d'obsidienne faites par les premiers hommes, dont les Néandertaliens et Homo erectus, il y a des dizaines de milliers d'années.

Selon le Dr Ellery Frahm du Département d'archéologie de l'Université de Sheffield: "La recherche de la provenance de l'obsidienne a impliqué, au cours des 50 dernières années, une analyse chimique dans un laboratoire éloigné, prenant souvent cinq minutes par objet, et complètement séparé du processus de fouille archéologique. Nous avons cherché à apporter de nouveaux outils pour permettre de faire l'analyse chimique nous-même sur le terrain. Nous pouvons ainsi rechercher l'origine de l'obsidienne que nous mettons au jour sur un site archéologique, sans attendre de connaitre les résultats des mois ou des années plus tard. Nous pouvons maintenant analyser un artéfact en obsidienne sur le terrain, et, en seulement 10 secondes, nous avons une réponse sur son origine..."

 "Nous avons effectué des recherches en Arménie, car  il y a un des paysages naturels et culturels les plus riches au monde pour l'obsidienne, et les assemblages lithiques de nombreux sites paléolithiques sont principalement, sinon entièrement, composés d'obsidienne", ajoute-t-il.


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